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    la règion de l'aurès

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    la règion de l'aurès Empty la règion de l'aurès

    مُساهمة  ???? الخميس أبريل 01, 2010 2:05 pm

    En jetant successivement les yeux sur des cartes de différents pays, on ne tarde pas à remarquer que chaque région possède un type particulier de noms géographiques : c'est un phonétique spéciale, un ensemble de caractères communs, un rythme, qui les rendent facilement reconnaissables et leur donnent pour ainsi dire à tous un air de famille. Bien peu de ces noms s'offrent à notre esprit avec une signification; ce sont à proprement parler des noms propres, qui ne représentent rien en dehors de la localité particulièrement désignée. Cependant on ne peut nier qu'ils n'aient, au point de vue linguistique, une importance quelquefois très grande. Emanations directes d'un peuple, d'une race, ils en représentent intimement le génie au même titre que la langue elle-même, et souvent avec certains caractères archaïques que celle-ci a perdus. Toujours en voie de transformation, sujette de mille influences venant du dehors, la langue peut varier, dans une période relativement courte, de façon considérable, et cela sans que la race se soit sensiblement modifiée. Les noms géographiques, sans doute, changent eux aussi; mais on ne peut nier cependant qu'ils n'aient une fixité bien plus grande. Ce sont de véritables témoins du passé qui nous représentent un état de la langue plus ou moins ancien.

    Il est d'autres circonstances où ils deviennent plus précieux encore. A la suite de certaines invasions, le peuple conquis peut être réduit ou absorbé, sa langue disparaître ou tomber dans l'oubli : or le conquérant n'apporte généralement dans les lieux où il s'établit qu'un petit nombre de dénominations nouvelles; la grande masse des désignations anciennes subsiste, plus ou moins modifiée, pour s'adapter au génie des vainqueurs, et les radicaux de la langue primitive, dont ils sont quelquefois les seuls documents, ne tardent pas à se révéler aux yeux de l'observateur. Il n'en est pas ainsi quand une dénomination artificielle est imposée par ordre de l'autorité, comme on le voit journellement en Algérie où, sous l'empire d'un sentiment plus patriotique qu'éclairé, les noms de Richelieu, Pasteur, Fort Lallemand et combien d'autres, ont été substitués à ceux beaucoup plus africains de Ghumerian , Seriana et Hassi Belh'eiran. Mais il faut avouer qu'on trouve peu d'exemples de semblables transformations dans l'histoire. Telle n'était pas, notamment, la coutume des Romains, à part de très rares exceptions : Constantine, par exemple substitué à Cirta, ou encore l'épithète Caesarea adjointe à Yol. La désignation des localités n'est jamais affaire de mode ni d'arbitraire.

    Nul doute qu'à l'origine les noms propres aient tous eu leur signification. Robinson arrivant dans une île qu'il ne connaît pas ne saurait en désigner les différentes parties que par des noms communs, rappelant le plus souvent une particularité locale. Or il arrive chez les peuples primitifs qu'à la suite d'un usage continuel, le sens des noms géographiques tend à perdre tous ses caractères généraux et communs pour se particulariser de plus en plus, s'identifier pour ainsi dire avec l'objet spécial et unique que ces noms déterminent, en dehors duquel ils ne représentent bientôt plus rien. Comme nous l'avons remarqué ci-dessus, ils acquièrent une fixité plus grande, et l'idiome national changeant par la suite, le souvenir de leur sens primitif finit quelquefois par se perdre complètement.

    Sans doute, il est fort difficile de déterminer actuellement quelle a été la signification première de la plupart de nos termes géographiques, tels que Nièvre, Alpes, Garonne, etc. Nous avons affaire ici à tant d'idiomes superposés qui ont tellement varié dans le cours des siècles, que la critique la plus rigoureuse, à défaut d'autre guide, serait impuissante à découvrir la vérité. Mais il n'en est pas de même pour les langues sémitiques et en particulier, chose bizarre, pour les idiomes vulgaires. Ceux-ci n'ont point subi d'évolutions analogues à celles de nos langues européennes si précises et si perfectionnées. Ils ont traversés les siècles sans éprouver les atteintes du temps, immuables comme les populations qui les parlent, et sont encore aujourd'hui dans leurs parties essentielles tels que nous les montrent les plus anciens documents laissés par l'antiquité. C'est ainsi que l'historien sémitiques a pu dire sans exagération qu'un sémite du temps d'Abraham mis en présence d'un bédouin de nos jours pourrait se faire comprendre de lui, le fond du langage étant resté le même.

    Ce qui est vrai de l'arabe l'est aussi du berbère. Entre les dialectes des Zenaga, descendants des nomades Sanhadjiens et ceux des montagnards de la Kabylie; entre le chelh'a du Sous et le Chaouïa de l'Aurès, il y a moins de différences qu'entre le français et l'espagnol, par exemple, qui sont toutes deux des langues latines de formation récente; ou, si l'on veut, infiniment moins qu'entre le patois picard et le provençal. Du Nil à l'Océan, c'est une même grammaire; un même vocabulaire : les lois de la phonétique et les permutations de consonnes étant rigoureusement déterminées, on peut d'un dialecte à l'autre sans secousse, par une série de transitions insensibles. Or, comme nous sommes en présence de populations qui, depuis des milliers d'années, ont eu peu de point de rapports entre elles et n'ont pu exercer aucune influence les unes sur les autres, il faut en conclure : ou bien que la langue est restée la même depuis une assez haute antiquité, ou bien que ces idiomes ayant changé, ils ont évolué d'une manière parallèle. Cette seconde hypothèse est difficile à admettre pour une aussi grande étendue de pays, présentant des contrastes frappant dans la configuration du sol, et des conditions climatologiques si diverses. Nous en concluons donc que le berbère, comme l'arabe vulgaire, -deux langues qui ne s'écrivent pas,- a subi peu de modifications dans le cours des siècles. Nous faisons abstraction, bien entendu, de l'influence exercée sur lui par l'islamisme dans les temps modernes.

    Ces préliminaires admis, il est évident qu'une étude attentive des noms géographiques de l'Afrique du Nord doit conduire à quelques résultats. Sans doute, tout n'est pas explicable, et bien des termes resteront obscurs. Et puis le champ de l'hypothèse est si vaste et les erreurs étymologiques sont quelquefois si vraisemblables, qu'il est bien difficile de les éviter entièrement. Nous n'avons pas ici l'intention de mener à bien un pareil travail, mais simplement d'en tracer une rapide esquisse en ce qui concerne la région de l'Aurès qu'il nous a été donné de parcourir pendant deux années. Cette région a été jusqu'ici peu étudiée, sans doute en raison de son éloignement et de la difficulté des communications. C'est cependant une des plus intéressantes de l'Afrique du Nord, tant par les souvenirs historiques dont elle pleine, que par le caractère nettement berbère de ses habitants et de la langue en usage.

    Nous constatons, à la première inspection de la carte, que les noms français n'ont pas encore fait leur apparition. Les quelques vocables qui aient acquis une certaine notoriété dans notre langue tels que Batna, Khenchela, Biskra, ne sont que la reproduction exacte de vocables indigènes. nous nous trouvons donc en présence d'une masse de noms bien africains, dont il s'agit de rechercher l'origine.

    Un petit nombre sont purement arabes et facilement reconnaissables. Ainsi : El-Kantara (le pont) ; Djebel Ah'mar Khaddou (la montagne -a- sa joue rouge); Beni Bou Slimane (les fils d'Abou Slimane); El Oued el-Abiodh (la rivière blanche); etc. Cette langue est assez connue pour qu'il nous soit inutile d'insister.

    Il faut se garder de confondre avec ces noms ceux qui affectent une forme arabe, mais sans nous présenter de sens intelligible et sans pouvoir se rattacher à aucun radical arabe connu. Tels sont Biskra, Ghasira, Medrona, etc. Cette apparence arabe, le plus souvent simplement caractérisée par un t final, masque une forme plus ancienne et véritablement indigène, que les habitants du pays n'emploient qu'entre eux, réservant l'autre pour les étrangers, Arabes ou Européens. C'est ainsi que Biskra correspond chez eux à Biskert; Medrona à Hamdrount. On voit par ces exemples que le t arabe représente la caractéristique berbère & / th du féminin. Cependant il n'en est pas toujours ainsi : Ghasira correspond à Ighasiren.

    D'autres fois, et c'est le cas le plus fréquent, un mot arabe est accolé à un vocable étranger. Ainsi Aïn Tamellalt, Djebel Bou Ighial, Theniet Tisiouanin, etc. Quelquefois les deux noms, arabe et indigène, ne sont que la traduction l'un de l'autre, comme dans Oued Souf, Djebel Taourirt. On trouve même sur nos cartes de triples superpositions d'un même sens : source d'Aïn Thala.

    Tel est, sommairement exposé, le contingent fourni par la langue arabe à la toponymie locale.

    Ce contingent peut paraître considérable : il l'est moins cependant qu'on pourrait le croire. Chaque fois qu'ils s'adressent à des étrangers, les indigènes s'efforcent de caser dans leurs discours le plus grand nombre de mots arabes possible. Croyant ainsi nous être agréables en nous rendant leurs paroles plus facilement intelligibles. Lorsqu'ils s'agit de toponymie, il leur arrive même fréquemment de traduire d'une manière complète le vocable indigène en un ou plusieurs mots arabes correspondants : c'est ainsi que Souf Amellal devient l'Oued El-Abiodh. D'où une dualité dans un grand nombre de désignations locales; d'où encore ce fait, que la carte peut nous paraître surchargée de dénominations arabes, alors qu'à côté et indépendamment de cette toponymie il en existe une autre : c'est celle que nous avons l'intention d'étudier ici. Son caractère berbère est indiscutable et, le plus souvent ne laisse prise à aucun doute. Ce sont bien les mêmes noms que l'on retrouve en Kabylie, dans l'Ouarsenis, au Maroc, dans le Touat et le Sahara central, jusque sur les bords du Niger et jusqu'aux rives du Nil. Quels sont les principaux caractères de cette toponymie ?
    En berbère, comme en arabe, les noms de lieu sont du genre féminin. Cette forme est caractérisée :

    Au singulier, par l'addition d'un th - & (ou t - t ) au commencement ou à la fin du mot, souvent à l'un et à l'autre. Ex. Thaderr'alt -&aderualt-, village de la fraction de R'asira; Aïn Taber'a, source de l'Ahmar Khaddou; Djebel Tafrent, montagne de l'Ahmar Khaddou, du Dj. Chechar, etc.

    Au pluriel, par le ti (ti) ou thi (&i) et la terminaison in (in). Ex. Theniet Thizouggar'in - &niyet &izuga$in (col Bi Bou Slimane); Djebel Thir'ardin - adrar &i$ardin (Dj. Chechar); H'akliath en tir'animin - haqlia& n ti$animin (village de Ouled Daoud - Aith daoud); Djebel Bou Telar'min - Jbel bu tela$min, montagne de Oued Abdi, etc.

    Nous ne voulons pas multiplier les exemples, qu'on trouve en assez grand nombre ci-après, dans notre vocabulaire. Mais il importe de remarquer que telle est la caractéristique générale des noms de lieu berbères, le critérium qui permettre, trois fois sur quatre, de les reconnaître. Voyons maintenant quelle est la limite de cette règle et quelles sont les exceptions.
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    مُساهمة  ???? الخميس أبريل 01, 2010 3:01 pm

    merci halim la règion de l'aurès 919735

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